Tendance e-santé : la blockchain, technologie de tous les fantasmes
Nouvelle technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente et sécurisée, la blockchain est en premier lieu un outil efficace dans la gestion de la sécurisation des données.
Pour 2022, la France entend décentraliser, grâce à cette technologie, 100% des démarches administratives. Dans cette optique, elle a adopté en décembre 2017 l’ordonnance - n° 2017-1674 relative à l'utilisation d'un dispositif d'enregistrement électronique partagé pour la représentation et la transmission de titres financiers. Cette ordonnance met en place l’utilisation des technologies pour permettre l’échange de certains titres financiers.
Pourtant, l’ambition affichée par le gouvernement peine à s’installer dans le secteur médical où la chaîne de blocs n’en est qu’à ses prémisses.
Elle commence certes à faire l’objet de quelques projets pilotes afin d’analyser les données, gérer des dossiers électroniques de patients et garantir la sécurité de dispositifs médicaux, mais rien de très avancé comme c’est le cas pour le secteur financier. Pourtant, les bénéfices seraient considérables.
Avec les cyberattaques que certains pays comme les États-Unis
subissent (vol de données qui se revendent 20 fois le prix sur le marché
noir), la blockchain appliquée au secteur de la santé lui permettrait de protéger ses données.
Aujourd’hui, entre les acteurs de la santé où il n’existe aucune interopérabilité, ce système pourrait devenir un registre géant dans lequel les données seraient basculées et sécurisées.
En plus de diminuer les coûts, de faire gagner du temps pour obtenir une information urgente, cette sorte de métabase de données inviolable et décentralisée assure l’intégrité des données médicales des utilisateurs. Transparentes et libres d’accès, ces données permettent tant au gouvernement qu'aux acteurs médicaux de faire des avancées considérables : analyses de big data utiles à la recherche, mise en place de politiques de prévention,etc. Un réel potentiel de progrès pour notre pays.
L’ensemble des démarches dans le secteur de la santé se verrait alors dématérialisé au bénéfice des acteurs du corps médical mais aussi des patients. Cela permettrait ainsi de protéger les données des patients tout en innovant.
Ce serait donc un outil efficace pour sécuriser et assurer une traçabilité dans la chaîne de distribution des médicaments, une meilleure continuité des soins et l’enrichissement du dossier médical personnalisé.
Toutefois, aujourd’hui, les limites à la technologie sont nombreuses au-delà des fantasmes freinant l’essor de la blockchain. Pour un usage effectif et donc de vrais impacts, il faudrait disposer de données de santé 100% numériques et de logiciels interopérables chez tous les acteurs du système de santé. Le système est en marche, mais loin d’être finalisé à l’heure actuelle…
Alors à quand un système avec des démarches entièrement dématérialisées ?
Espérons que l’ambition affichée du gouvernement d’utiliser la blockchain dans les différents secteurs, suive pour le secteur de la santé, à l’aune du plan Ma Santé 2022. D’autant plus que certaines startups santé telle Embleema commencent aujourd’hui à utiliser cette technologie au bénéfice des patients et des professionnels. Effectivement, la startup a signé un partenariat stratégique avec l’Institut Gustave Roussy afin de développer des applications e-santé de partage des données de santé basées sur cette innovation.